Je ne suis pas du tout un fan de mangas ; cependant, la dimension philosophique de Berserk m'a fortement intrigué !
C'est donc l'un des rares mangas que j'ai commencés, et c'est l'un des mangas encore plus rares que j'ai terminés, du moins par rapport à ce qui est publié.
Si l'on se contente de le lire pour le divertissement, il y a bien mieux à faire !
Cependant, si l'on essaie de se mettre à la place des personnages, on en apprend beaucoup.
Je vais rester le plus général possible dans mon analyse et ne rien dévoiler sur le manga.
Ceux qui l'ont lu sauront à quoi je fais référence, et ceux qui ne l'ont pas lu pourront tout de même comprendre.
La première leçon est celle de la nécessité de la souffrance dans la vie !
Berserk prend place dans un univers très sombre, et le héros passe chaque moment de sa vie à lutter contre le destin.
Effectivement, lorsque l'on est confronté à l'inévitable souffrance, deux réactions sont possibles : abandonner ou continuer.
C'est aussi simple que cela ; Berserk montre toute l'importance de vivre pour ses objectifs et de ne pas se décourager.
La souffrance est nécessaire ; il faut l'accepter pour pouvoir la transcender !
La deuxième leçon est celle de la nécessité d'avoir une forte individualité.
Le héros commence son aventure seul, puis il rejoindra un groupe.
Je m'arrêterai là afin de ne rien dévoiler sur l'histoire du manga.
Ce qui est intéressant est la manière dont Guts ( le héros ) se comporte dans le groupe.
Tous les membres de celui-ci ont soumis leur volonté à celle du chef.
Toutes leurs actions ont pour objectif de contribuer à la vision du leader.
Ainsi, seul Guts maintient son identité, et cela le fait rayonner dans le groupe.
Il sait ce qu'il veut, bien que ce ne soit pas si clair, et il agit en conséquence.
Il ne laisse personne influencer son identité ; il a défini des limites bien claires.
La troisième leçon est liée à la précédente ; c'est celle de l'équilibre entre les buts individuels et les buts collectifs.
Que faut-il faire quand nos objectifs ne coïncident pas avec les objectifs du groupe ?
Faut-il abandonner ses aspirations et se conformer ou faut-il suivre sa propre voie ?
Ma réponse consiste à dire qu'il faut suivre sa propre voie !
Nous pensons tous détenir la vérité, je considère que ma vision du monde est la bonne ; sinon, à quoi bon la suivre ?
Ainsi, pour être en accord avec mes valeurs, je dois agir en fonction de ma vision.
Si j'agis en fonction de la volonté d'un autre, je n'aurai pas l'impression de contribuer à un monde meilleur car je ne partage pas le même système de valeurs.
Il faut donc choisir entre agir sans contribuer à notre vision du monde et potentiellement être inutile ou prendre un risque en vivant selon son but !
Chacun trouvera la réponse en fonction de sa boussole éthique.
La quatrième leçon est celle de la nécessité d'avoir une vision, c'est encore une fois lié à la leçon précédente.
Je vois cela comme une pyramide inversée ; d'une vision découle des objectifs et des objectifs découlent des actions.
Cette vision permet donc de structurer notre vie et de lui donner un sens !
Je vais prendre mon exemple pour illustrer cette leçon.
Ma vision est de contribuer à l'édification d'un monde meilleur.
Mes objectifs sont donc de gagner en popularité sur Quora et de développer mes compétences.
Mes actions sont donc de rédiger des réponses et de continuellement étudier.
Je simplifie volontairement ; vous pouvez consulter mes autres réflexions pour avoir plus de détails.
En partant d'une vision très abstraite, on peut ainsi arriver à des actions très concrètes.
La cinquième leçon est celle de l'équilibre entre la primauté du collectif et les intérêts personnels.
Une vision utilitariste de la vie comme la mienne met en avant le sacrifice individuel.
Sacrifier mes intérêts pour contribuer à un bonheur collectif me paraît être l'action la plus rationnelle.
Cependant, pour pouvoir sacrifier mes ressources, je dois en posséder.
Il faut donc réussir à équilibrer le développement personnel et les actions désintéressées.
J'ai longtemps considéré que l'égoïsme était la dernière de mes priorités.
En réalité, je me dois d'être plutôt égoïste pour pouvoir accomplir mes objectifs utilitaristes !
Développer mes compétences et mes réflexions est nécessaire avant de les transmettre.
Enfin, la sixième leçon est celle de la propension à ériger certains concepts en piliers centraux de nos vies.
Jordan Peterson pose souvent la question "Who is your god?" signifiant "Qui est ton dieu ?".
En effet, Dieu étant par définition supérieur à sa création, tout doit tendre vers Lui si l'on est cohérent.
Néanmoins, cette question n'est pas religieuse pour autant ; certains concepts remplacent la place qu'avait Dieu dans l'esprit collectif auparavant.
Si je vis toute ma vie pour promouvoir une idéologie, alors cette idéologie est mon dieu.
Si je vis en permanence pour acquérir de nouveaux biens, alors le matérialisme ( à ne pas prendre au sens philosophique ) est mon dieu.
Notre dieu peut aussi être une personne que l'on idolâtre, et c'est le cas dans Berserk.
Il faut donc faire une introspection pour l'identifier afin de l'accepter le changer si nécessaire.
Je me suis contenté de présenter 6 leçons ; j'aurais pu en présenter davantage mais cela aurait sûrement ennuyé beaucoup de personnes !
Si vous voulez en savoir davantage, je vous invite à lire Berserk ; l'anime ne va pas très loin dans l'histoire.
Je ne suis pas le genre de personne à promouvoir le divertissement, mais ce manga peut changer notre vision du monde et ce, de manière bénéfique.